fbpx

Réussir quand on est une femme

 

« Félicitations, vous êtes une femme, vous avez envie de réussir dans la vie, de trouver un job qui vous plait, de gagner du flouze et de tout dépenser en gigolos sans avoir à montrer vos boobs. Voici la marche à suivre pour être very successful in the business »

 Envoyez un high kick dans le plafond de verre 

En France, les femmes occupent moins de postes à responsabilités que les hommes, tous secteurs confondus (quel scoop !) : elles représentent 12 % des emplois de direction dans le secteur public, 17 % des dirigeants d’entreprise et 24 % des membres des conseils d’administration du CAC40, sans parler de l’écart salarial dont on nous rebat les oreilles tous les ans à l’occasion de la Journée des Droits des Femmes. D’où l’émergence du concept de « plafond de verre » qui désigne les freins à la promotion des femmes au sein des entreprises.

Trois hypothèses peuvent expliquer ce phénomène : les pratiques discriminatoires, le manque de performance des femmes et l’autocensure. Ces différences entre hommes et femmes s’expliquent en partie par des caractéristiques observables comme l’âge, le niveau d’éducation et surtout la formation, les femmes suivant des filières moins rémunératrices que les hommes. A cela s’ajoutent les mouflets qui arrivent à l’âge où la probabilité d’évolution de carrière est la plus élevée, c’est-à-dire entre 30 et 35 ans.

Pourtant, une étude du LIEPP parue en octobre 2014 va à l’encontre de deux idées reçues : si les femmes occupent moins de postes à responsabilités que les hommes, ce n’est pas parce qu’elles sont discriminées lors des concours de promotion ni qu’elles les réussissent moins bien, mais parce qu’elles y postulent 30 à 40% de moins que les hommes. A vouloir briser des plafonds de verre qui n’existent que dans votre tête, vous allez vous manger le carrelage, c’est sûr !


Stop à l’autocensure, vous êtes super smart. Comme la bagnole, ouais.

Parmi des reliquats de sexisme encore prégnants – on ne peut pas évincer des millénaires de patriarcat en 60 ans -, les femmes seraient donc leur propre frein à leur évolution dans l’entreprise. Leur manque de confiance en elles est accentué par l’absence de modèles féminins dont elles peuvent s’inspirer dans la hiérarchie, ou alors ceux-ci leur barrent la route dans leur ascension professionnelle. On parle alors du syndrome de la reine des abeilles. De la même façon, les femmes ne prennent pas le temps de cultiver leur réseau dans l’entreprise et culpabilisent quand elles négligent leur vie personnelle et familiale.

Pourtant, il y a tout à gagner à repousser vos limites et à choisir le job qui vous correspond vraiment. Prenons l’exemple d’un secteur en croissance comme celui du numérique, qui ne compte que 28% de femmes. L’informatique est considérée comme un milieu typiquement masculin, ce qui est assez ironique quand on sait que le premier programmeur est une programmeuse, connue sous le nom d’Ada Lovelace (1815-1852). Les femmes peinent donc encore à entrer dans le secteur, probablement par leur manque de connaissance des métiers, mais aussi parce qu’elles pensent que c’est un truc de bonhomme à base de pizza et de parties de WOW. Et comme les pizzas c’est mauvais pour la ligne (3 kilos avant le maillot les filles, c’est le moment !) vous vous dites que c’est peut-être mieux d’aller aider les koalas unijambistes ou de vous initier à la broderie médiévale, ce qui est tout aussi GENIAL mais pas forcément conforme à vos aspirations initiales.

En effet, les jeunes filles sont plutôt éduquées dans l’idée que les métiers à finalité sociale ou artistique leur correspondent mieux que les métiers intellectuels et abstraits. A titre d’exemple, il y avait 81% de filles dans les filières artistiques et littéraires à l’université en 2011. Si vous ne voulez pas devenir princesse ou éleveuse de licornes, bravo, vous avez vaincu l’ennemi numéro un : les stéréotypes de genre. Peut-être même que vous avez l’étoffe d’un véritable chef de guerre… dans ce cas, rien ne vous empêche de créer votre propre business !

Devenez votre propre boss

Marre du patron égocentrique à l’haleine de mouffette en décomposition ? Prenez vos cliques et vos claques et claquez la porte ! Sachez que le profil-type du chef d’entreprise a changé : en 2014, l’entrepreneur était une femme (56%) âgée de moins de 40 ans.

Certes, il existe encore des clichés tenaces qui induisent que les femmes sont empathiques, émotives et qu’elles ont moins le goût de la compétition et de la performance. Cela peut rendre difficile le parcours d’une femme entrepreneure car elle pourra être jugée moins crédible que ses homologues masculins, l’empêchant ainsi d’obtenir des prêts bancaires ou d’intégrer un réseau de business angels, par exemple.

Pour pallier ce problème, des structures publiques (France Active) tout comme des organismes privés accompagnent les entrepreneures. On peut citer Femmes Business Angels, le seul réseau féminin de business angels en Europe, ou encore Action’Elles, une association qui soutient les femmes dans la création et le développement de leur entreprise. Enfin, Paris Pionnières, créé en 2003, est le premier incubateur féminin de services innovants. Pour le moment, seuls 10% des entrepreneurs accompagnés dans les incubateurs et pépinières de France sont des femmes. Il était temps que quelqu’un s’y mette !

D’ailleurs, vous aussi vous devriez vous y mettre : la vie est trop courte pour péter des paillettes.

Par Marie-Lou DULAC


[upme_login]