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Jeunes et seniors : une vision décalée du travail

Deux études menées par Opinion Way pour la CGPME et Agefa-PME montrent que si les jeunes sont assez lucides sur les difficultés de leur génération face au marché de l’emploi, ils ont surtout des perceptions d’une vision décalée du monde du travail entre leur génération et les seniors.

De bonnes relations entre jeunes et seniors

Dans ces enquêtes, 9 jeunes en emploi sur 10 déclarent avoir des relations de bonne qualité avec les salariés seniors de leur entreprise et la grande majorité considère la présence de salariés plus âgés comme un atout important pour les entreprises (79 %). Ils mettent notamment en avant leur expérience et leur réseau mais également les conseils et savoir-faire qu’ils leur apportent.

Quelle vision du monde du travail ?

Lorsqu’on demande aux jeunes de comparer leurs attentes professionnelles avec celles des salariés plus âgés, ils perçoivent leur génération en quête de sens et de perspectives de carrière à l’inverse des salariés seniors d’abord vus comme à la recherche de confort et de sécurité.

Sept jeunes sur dix estiment qu’ils seront des cinquantenaires différents de leurs parents. Une perception qui se base d’abord sur la volonté d’être des cinquantenaires plus dynamiques avec l’envie de voyager et vivre sa vie pleinement (67 %). Ces notions de plaisir tranchent avec une vision plus classique de seniors davantage tournés vers leurs proches (25 %).

Un monde de l’entreprise à réinventer ensemble

C’est le fonctionnement lui-même de l’entreprise qui n’est pas adapté à la nouvelle génération selon plus de la moitié des jeunes interrogés (52 %), un constat particulièrement vrai chez les jeunes en alternance (57 %).

Le modèle des entreprises est jugé comme daté par 63 % des jeunes et une large majorité déplore le manque de confiance et de responsabilités qu’accordent les entreprises à leurs salariés.

La précarité de l’emploi des jeunes

Les moins de 30 ans sont bien conscients des difficultés économiques que connaît leur génération : 86 % estiment que leur génération est davantage marquée par la précarité et le chômage que les seniors. Un contexte qui explique sans doute qu’ils soient selon eux davantage prêts que les seniors à se reconvertir et changer de métier (80 %).

Pour plus d’un quart des jeunes, l’expérience de la précarité, le besoin de se débrouiller pour sortir des galères, constitue même un des principaux atouts de leur génération sur le marché du travail (27 %).

Si les salariés seniors ont pour eux leur expérience et une fidélité à leur entreprise supposée plus élevée que les jeunes salariés (74 %), ces derniers ne sont pas dénués d’atouts : la maîtrise du numérique et leur intérêt pour les nouvelles technologies (80 %), l’ouverture sur le monde et d’autres cultures (61 %), un niveau de diplôme et d’étude élevé (48 %) et une forte culture du réseau (48 %).

Des jeunes lucides sur leurs faiblesses…

Quand on leur demande de les lister, les jeunes citent logiquement le manque d’expérience (75 %) puis l’écart entre les prétentions salariales des jeunes et leurs compétences perçues (49 %), un comportement rebelle, moins docile (49 %) et un sens du devoir moins aigu que leurs aînés, avec une envie moindre de se sacrifier pour l’entreprise (48 %).

Sandrine Damie


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